Semestre 5 – Angélique Chedemois et Gorka Piqueras (travail en collaboration avec un groupe d’élèves en semestre 9)
L’exercice proposait d’habiter les « monstres », soit 7 bâtiments industriels considérés comme patrimoine « ordinaire » à proximité du canal de l’Ourcq. L’enjeux était d’identifier et de valoriser leur qualité intrinsèque afin de justifier leur conservation, et de retrouver la volonté et de définir une manière d’« habiter » ce territoire en pleine mutation, tout en s’inscrivant dans une histoire industrielle.
A deux quatuors, nous avons travaillé sur une parcelle de 20 000m², située avenue du Général Leclerc à Pantin, dans la « marge » proche de la limite parisienne. Le site avait été sujet d’un appel à projet quelques années auparavant, mais est actuellement toujours exploité par un concessionnaire Renault dont le bâtiment (atelier de réparation, bureaux et espace de vente) occupe la moitié Est, laissant place à un très grand espace de stationnement en plein air.
« Phagocyte » – Notre démarche collective
Notre intension principale a été de conserver le « vide », destiné au stationnement qui profitait aux bâtiments avoisinants, et d’en supprimer les limites, le rendant parcourable par le publique, tout en retrouvant un grand espace de pleine terre.
Dans une optique de respect de la loi ZAN (zéro artificialisation net), la densification de la parcelle s’est donc faite principalement sur l’emprise du bâtiment existant, lui-même transformé en espaces d’ateliers profitant de la liberté du plan permise par la trame de 10m par 10m. A l’Est, trois bâtiments de logement renouent avec le tissu pantinois, créent un axe secondaire vers le canal pensé piéton (dans l’axe de l’ancienne rampe).
A la manière de la phagocytose, nous avons « digérer » le site pour en garder ce qui nous semblait essentiel, d’où vient le titre et, questionnable, jeu de mot « phago-site ».
L’enjeu principal a été de réfléchir à l’adaptation de la structure existante sur l’emprise des surélévations, ainsi que d’organiser les différents adressages en RDC, notamment pour des logements qui posaient des conflits d’usage à travers l’existant.
Tandis que le groupe de master organisait la réhabilitation de l’ancien édifice, à quatre, nous nous sommes répartis les différentes opérations de logement : à savoir de l’habitat intermédiaire de part et d’autre de la venelle, un bâtiment sur rue, et une tour en bois donnant sur le canal.
A l’image de 4 agences d’architectures qui auraient pu être appelées sur ce projet, nous avons réfléchi individuellement chaque plan, tout en gardant une cohérence commune, pour le choix du bois pour la structure et la façade par exemple, ou pour l’occupation du R+3. La dalle supérieure du site existant était l’opportunité de relier 3 des bâtiments par une promenade commune en toiture, desservant proposant des services différents selon les 3 déclinaisons : une buanderie côté rue, un espace de travail côté canal, une salle polyvalente côté venelle, un potager extérieur et un atelier de réparation.
Densification verticale : la tour en bois
La densification de la parcelle proposée par l’exercice imposait une certaine verticalité si nous voulions conserver un grand espace non construit. Pour des questions d’orientation et des enjeux structurels, la tour s’implante sur les deux trames existantes les plus au nord. Celles-ci avaient été doublée, laissant une trame de 5x5m dans les étages inférieurs, destinés à des logements d’urgence.
Les logements se répartissent du R+4 au R+17, selon un modèle de 3 niveaux qui se réitère 4 fois, le R+3 étant réservé l’espace de travail et d’une terrasse en sur hauteur, et le dernier niveau par un cluster en attique avec séjour au sud.
Typologies
Comment habiter un logement dont la vue est au nord ? cette question m’a mené à réfléchir à une manière d’agencer un espace « jour » face à la vue, au nord, et de dilater l’espace d’un demi niveau dans sa hauteur. Dans cette partie de la tour les chambres sont orientées à l’Est, de part et d’autre du séjour, et mises à distance par un escalier d’un demi-niveau de l’espace commun pour la colocation. Dans la partie Ouest de la tour, un T3 profite de l’angle avec une alternance séjour salle à manger qui crée un rythme en façade. Le jardin d’hiver permet un confort thermique au T2 mono-orienté sud, qui est agencé en duplex selon les étages.
Structure
Pour la structure, je me suis appuyé sur les quelques exemples récents de tours en bois, notamment la tour Treet en Norvège (r+14) et la tour Hyperion à Bordeaux.
La structure du bâtiment existant sur lequel s’implante la tour est renforcé par des refends qui soutiennent un plancher de répartition la structure verticale est composée de poteaux en lamellé-collé d’une trame régulière de 4 par 5 mètres, contreventés par des planchers en CLT et une cage en béton qui apporte de la rigidité à la structure. Une dalle de béton supporte les 3 niveaux du module et fait office de toiture provisoire durant le chantier.












